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Les dialectes du Pays Basque Nord dans l'Atlas des variétés locales de la langue basque : quelques cartes

Pourquoi un Atlas des variétés locales de la langue basque(1) ?

Il y a bien longtemps que des écrits exprimaient la nécessité pour la langue basque d'avoir son propre atlas linguistique, à l'instar de nombreuses autres langues. Ces écrits datent d’avant la création de l’Académie de la langue basque. En fait, bien que le développement de l'Atlas de la langue basque se soit concrétisé des deux côtés de la frontière, la revendication s'est exprimée de façon plus importante au Pays Basque Nord (France) qu'au Pays Basque Sud (Espagne).

C'est donc le 13 juin 1912, soit six ou sept ans avant la naissance de l’Académie, que le Cercle d’études euskariennes dans lequel on trouvait P. Broussain, J. Urkixo, P. d’Arcangues, M. Landerretche, A. Léon et H. Gavel, exprima sa volonté de mettre en route un atlas linguistique de la langue basque et que le temps était vraiment venu de s'y atteler. Il n'est pas surprenant que ce constat d'une nécessité de créer un outil linguistique mettant à jour la variété de la langue basque vienne du Pays Basque Nord car les premiers atlas linguistiques étaient plus proches des bascologues du Nord, que de ceux du Sud. Cependant, on ne peut pas dire qu'à cette époque l'atlas linguistique avait déjà une méthodologie très avancée, alors que les deux premiers atlas étaient terminés : l'atlas Sprach-Atlas von Nord - und Mitteldeustchland créé sous la direction de G. Wenker et l'Atlas linguistique de la France créé à la demande de J. Gilliéron et selon les critères qu'il avait fixés. Il n'est bien sûr pas certain que cela ait conduit les membres du Cercle d’études euskariennes à revendiquer la création d'un atlas linguistique de la langue basque. Deux raisons significatives ont pu les y amener : la première liée au temps, la seconde au lieu. Lorsque l'on parle de temps, il serait plus exact de parler d'époque car c'est entre 1902 et 1910 que fut publié l'Atlas linguistique de la France. Cependant, lorsque l'on parle de lieu, mettre l'accent sur la distance peut être plus instructif, car les travaux sur la variabilité linguistique du français étaient peut-être mieux connus des bascologues du Nord que ceux du Sud.

L'atlas linguistique est une méthode dialectologique créée pour montrer la variété linguistique grâce à la cartographie et, si un atlas linguistique du Pays Basque avait été évoqué en 1912, il était clair qu'il n'étudierait pas les variétés linguistiques sur l'ensemble du Pays Basque ou des zones bascophones. Il ne serait pas non plus limité au labourdin (le dialecte à l’ouest du Pays Basque Nord). Il fallait choisir un point de départ et on choisit de donner la priorité au labourdin. Mais, l'objectif final de ces bascologues n'était pas d'étudier uniquement les variétés du labourdin. Il n'en était que le premier pas, ensuite viendraient les autres dialectes.

Ce souhait apparaît dans une lettre envoyée par J. Urquijo à H. Schuchardt le 3 juillet 1912, moins d'un mois après que les bascologues aient fait part de leur souhait. Cependant, dans ce cas le projet d'atlas de la langue basque ne se limitait pas au labourdin, il se référait au Pays Basque Nord (“Pays Basque français”). Cette lettre, qui traite de l'Atlas linguistique de la France, fait également allusion à la langue basque et ce, pour la première fois. G. Lacombe souhaitait que l'atlas de la langue basque soit basé sur l'Atlas linguistique de la France, sans pour autant en suivre toute la méthodologie.

1. De l'atlas linguistique de la langue basque à l’Atlas des variétés locales de la langue basque de l’Académie de la langue basque

Cela fait presque cent ans maintenant que l'idée de la publication d'un atlas linguistique de la langue basque a été exprimée, pour être exact quatre-vingt-dix-huit ans. Pendant toutes ces années ce projet a connu des hauts et des bas. Il a fallu décider quels seraient les concepts qui entreraient dans le questionnaire et en établir la liste, déterminer une procédure à utiliser pour répondre aux questions, choisir les caractéristiques des enquêteurs, le profil des témoins et les points d'enquête qui pourraient fournir des données sur les variétés linguistiques.

Ces questions, qui ne soulèvent aucun doute aujourd'hui, ont été très difficiles au moment où la méthodologie a été choisie. Débattre et trouver des solutions a pris du temps. C'est pourquoi Mitxelena proposa en 1964 que l'atlas linguistique soit divisé en deux : un pour le Pays Basque Sud et un pour le Pays Basque Nord, le premier qui serait mené par les autorités espagnoles et le second par les autorités françaises. Il s'agissait là d'une raison purement économique. Jusque-là, personne n'avait proposé de diviser le projet en deux, c'est-à-dire un pour le Nord et un pour le Sud. Au contraire, étudier seulement le Sud ou seulement le Nord reviendrait à ne traiter qu'une partie du sujet. La proposition de Mitxelena était seulement motivée par des raisons économiques. Il abandonna ensuite totalement cette idée et souligna la nécessité d'utiliser une seule et même méthodologie des deux côtés de la frontière.

Certains des points qui étaient autrefois imprécis et sujets à débat ont été résolus au milieu des années quatre-vingts. Le questionnaire devait traiter tous les aspects de la langue et il était destiné à expliquer tous les aspects du langage (lexique, morphologie, phonétique et syntaxe) et 2857 concepts furent choisis. Il fut décidé que les enquêteurs devraient avoir des connaissances linguistiques et que les témoins devraient être choisis en fonction des critères NORM (non mobiles, âgés, ruraux, hommes) présentés par Trudgill et Chambers (1980), à l'exception du critère de genre. 319 hommes et femmes furent choisis en fonction de ces critères. Enfin, la variété linguistique sur 145 points d'enquête fut principalement mais pas seulement présentée sur les cartes.

La répartition géographique de ces 145 points a été réalisée de la façon suivante : 100 points d'enquête en Pays Basque Sud (36 en Biscaye, 36 au Guipuscoa, 1 en Alava et 27 en Navarre) et 45 en Pays Basque Nord (15 au Labourd, 18 en Basse-Navarre et 11+1 en Soule, en ajoutant Esquiule). Soit un total de 100 points d'enquête en Pays Basque Sud et 45 en Pays Basque Nord.

Sachant que les frontières géographiques ne correspondent pas aux frontières linguistiques ou à celles des dialectes, il arrive parfois que lorsque l'on parle de dialectes du Nord, alors que certains appartiennent géographiquement au Sud. De même, lorsqu'il est question de dialectes du Sud, il peut s'agir géographiquement de points d'enquête hors Pays Basque Sud.

Lors des enregistrements de l'Atlas des variétés locales de la langue basque dans les années 1987-1992, la santé, ou plutôt la vitalité de certains dialectes du Sud n'était pas aussi forte qu'on le souhaitait. Même si les dialectes du Nord étaient à cette époque plus utilisés que ceux du Sud, il était urgent que les dialectes d'un côté comme de l'autre de la frontière soient collectés et enregistrés. Cette urgence avait deux raisons : la première liée à la survivance des dialectes qui étaient en péril dans des zones où la transmission du basque ne se faisait plus, la seconde étant liée à la connaissance du vocabulaire de la société traditionnelle qui diminuait de plus en plus. Par conséquent, les enquêteurs de l'Atlas des variétés locales de la langue basque ont fait un effort particulier pour obtenir un maximum d'informations qui figureraient ensuite sur les cartes de l'atlas linguistique, ainsi que d'autres informations d'ordre non linguistique. Cette démarche a été réalisée sur tous les points d'enquête, mais il est particulièrement intéressant de noter ce qui a été fait sur les points d'enquête du Pays Basque Nord. Les informations fournies dans la transcription des réponses et les précisions fournies par les témoins sont très appréciables.

2. Quelques cartes de l'Atlas des variétés locales de la langue basque : une photographie des dialectes du Pays Basque Nord

Lorsqu'il s'agit de dialectes du Nord, on ne distingue pas toujours ce qui est dit, ou alors plusieurs versions apparaissent. Il est clair que les dialectes du Nord sont parlés dans le Nord, mais on ne peut pas dire qu'ils ne sont parlés qu'au Nord, que les contenus issus de tous les points d'enquête du Pays Basque Nord ou que des traces de dialectes du Nord n'apparaissent pas ailleurs. On peut en trouver de nombreux exemples dans l'Atlas des variétés locales de la langue basque.

De nombreuses cartes font figurer les 145 points d’enquête divisés en trois grandes zones. Lorsque l'on observe les particularités du Nord, on constate que certaines caractéristiques peuvent être mises en évidence ; elles se répètent souvent sur les cartes.

2.1. Les dialectes du Pays Basque Nord en Navarre

Comme nous l’avons dit, la carte de l'Atlas des variétés locales de la langue basque est souvent divisée en trois zones, les dialectes du Pays Basque Nord s'étendant jusqu'au milieu de la Navarre. En effet la zone allant du centre à l'ouest de la Navarre correspond parfois aux résultats obtenus sur les points d'enquête du Pays Basque Nord. Le terme « ciseaux » en est un exemple (carte 1).


Carte 1. Variantes du mot “ciseaux”
(d’après l’Atlas des variétés locales de la langue basque, Tome VIII, p. 441)

On distingue trois zones sur cette carte. La zone occidentale, en bleu, commence à l'ouest de la Biscaye, à Getxo et Leioa, et s'étend jusqu'au Guipuscoa, à Oñati. Les superlemmes de cette zone sont les variantes de la forme “artazi”. Le centre, en vert, commence à l'ouest à Bergara et Elgoibar, en Guipuscoa, et atteint Goizueta au nord de la Navarre et Abaurregaina à l'est. Les superlemmes verts sont des variantes de la forme “guraize”. Dans la troisième zone, en rouge, en plus de tous les points d'enquête du Labourd, de Basse-Navarre et de Soule, figurent également quelques points du nord et de l'ouest de la Navarre : Etxalar, Donamaria, Sunbilla, Aniz, Lekaroz, Erratzu, Zugarramurdi, Luzaide-Valcarlos et Abaurregaina. Les variantes de la forme “aiztur” sont des superlemmes qui figurent en rouge et en rose.

Comme on peut le voir dans ce cas, c'est principalement le nord-est de la Navarre qui rejoint la zone Nord. De la même façon, on peut souvent associer Jaurrieta à cette partie de la Navarre, ou parfois encore à des points d'enquête de la Soule. En ce qui concerne les points d'enquête du Pays Basque Nord, on remarque un autre terme avec une carte très similaire. Le mot « champignon » (carte 2) peut être réparti en trois ou quatre zones : d’ouest en est, correspondant au terme “seta” ; le second correspondant aux superlemmes “perretxiko”, “perretxiku” ; le troisième concernant les superlemmes “ziza” eta “xixa” et le dernier concernant “ontto”, “onddo” et “konddo”.


Carte 2. Variantes du mot “champignon”
(d’après l’Atlas des variétés locales de la langue basque, Tome III, p. 205)

Ces derniers superlemmes sont le résultat des réponses recueillies sur tous les points d'enquête du Pays Basque Nord, mais il existe également des traces des superlemmes du Nord parmi les points d'enquête de Navarre. Les premières réponses recueillies à Etxalar, Sunbilla, Donamaria, Zugarramurdi, Lekaroz et Erratzu font partie du superlemme "onddo” créé surtout grâce aux réponses reçues dans les points d'enquête du Pays Basque Nord. Mais c’est aussi la deuxième réponse donnée à Alkotz ("ónddo"), à Goizueta, à Etxaleku ("ónttuák"), à Abaurregaina ("óngos") et à Luzaide-Valcarlos ("onddó").

Pour le terme suivant, « drap », trois zones principales sont également indiquées sur la carte.


Carte 3. Variantes du mot “drap”
(d’après l’Atlas des variétés locales de la langue basque, Tome IV, p. 461)

La zone qui se trouve à l’ouest, s’étend depuis les confins de la Biscaye jusqu’à la moitié du Guipuscoa. Les limites de la zone bleue situées à l’est correspondent aux points d’enquête suivants : Beasain, Ataun, Azpeitia et Urdiain. Les superlemmes de couleur bleue désignent les variantes de la forme “izara”. La partie centrale, en jaune, commence au milieu du Guipuscoa, va ensuite jusqu’aux communes de Ikaztegieta, Beizama, Aia pour ce qui est de la frontière à l’ouest, et jusqu’à Fontarrabie, Erratzu, Lekaroz, Eugi, Zilbeti, Mezkiritz, Jaurrieta eta Abaurregaina à l’est. Les superlemmes présents sur cette aire sont les variantes du mot “maindire”. La troisième zone en mauve comprend tous les points d’enquête du Pays Basque Nord ainsi que deux communes du Pays Basque Sud, Luzaide-Valcarlos et Zugarramurdi en Navarre.

Les cartes du Pays Basque Nord précédemment présentées montrent une grande homogénéité, et ce qui vient rompre cette homogénéité est la variation phonétique.

Le concept « doigt » (carte 4) présente trois aires majeures : “atzamar”, “behatz” et “eri”. Les superlemmes qui figurent sur les points d’enquête du Pays Basque Nord, se diffusent au nord de la Navarre.


Carte 4. Variantes du mot “doigt”
(d’après l’Atlas des variétés locales de la langue basque, Tome IX, p. 249)

Jusqu’à présent, il a été principalement question de Luzaide-Valcarlos, mais on retrouve, dans les communes avoisinantes (Eugi, Zilbeti, Mezkiritz et Abaurregaina), des vestiges semblables à ceux des points d’enquête du Pays Basque Nord, comme le montrent les cartes de l’Atlas des variétés locales de la langue basque.

Les parlers ne concordent pas avec la frontière géographique. Il arrive fréquemment que les données recueillies au nord de la Navarre soient lemmatisées avec celles du Pays Basque Nord, parce qu’il existe une plus grande similarité linguistique avec les données qui y sont recueillies qu’avec celles recueillies au Pays Basque Sud.

3.2. Les cartes dialectales du Pays Basque Nord : de l’océan à l’intérieur des terres

Lorsqu’on évoque l’unité relative des points d’enquête du Pays Basque Nord, certains pourraient dire qu'il manque des exceptions dans les points d’enquête de Soule, bien que l’objectif de ce travail ne soit pas de tracer les limites des dialectes. En effet, de nombreux points d’enquête de la Soule sont totalement différents de ceux du reste Pays Basque Nord. Le cas illustré par le mot « chaux vive » (carte 5) en fait partie. Concernant ce concept, quatre aires se dégagent : le terme “kare” est majoritaire en Biscaye et en Guipuscoa ; “galtzin” apparaît dans les points d’enquête de l’ouest de la Navarre ; les mots “gisu” et “güsü” figurent dans le reste de la Navarre, en Labourd et en Basse-Navarre. S’agissant des points d’enquête de Soule, les réponses recueillies sont réunies sous le superlemme “latsün”. Mais la réponse recueillie à Domezain, “güsü”, a été lemmatisée sous le même nom ; donc, avec celles du Labourd et de la Basse-Navarre.


Carte 5. Variantes du mot “chaux vive”
(d’après l’Atlas des variétés locales de la langue basque, Tome IV, p. 315)

Il en est de même avec le concept « gland » (carte 6). Bien que les superlemmes formés à partir de ce concept soient nombreux, on peut établir deux grands ensembles. Il y a, d’une part, l’aire correspondante au mot “ezkur” et à ses variantes, dont la répartition se fait selon des superlemmes différents ; d’autre part, figure le superlemme “zî”, qui regroupe les réponses recueillies dans les points d’enquête de Soule, sauf, encore une fois, dans le cas de Domezain (“ezkúr”).


Carte 6. Variantes du mot “gland”
(d’après l’Atlas des variétés locales de la langue basque, Tome II, p. 393)

Il existe un autre exemple correspondant au mot « samedi » (carte 7), relevé à Domezain, qui est lemmatisé dans les points d’enquête de Basse-Navarre.


Carte 7. Variantes du mot “samedi”
(d’après l’Atlas des variétés locales de la langue basque, Tome II, p.15)

La carte 7 présente quatre aires majeures : l’aire située totalement à l’ouest, en mauve, qui débute par les points d’enquête de l’ouest de la Biscaye jusqu’à Ataun, Beasain, Errezil, Azpeitia, Zestoa et Getaria en Guipuscoa. Les variantes de “zapatu” sont lemmatisées dans cet espace. La partie centrale du superlemme “larunbat”, en jaune, commence à Beizama, Aia, Ikaztegieta, Amezketa et Urdiain et elle s’étend, d’une part, jusqu’à Jaurrieta en Navarre et, d’autre part, jusqu’à Labastide-Clairence, Isturits et Bidarray en Basse-Navarre. La troisième aire, en vert, est celle du superlemme “ibiakoitz” et ses variantes. Les communes limitrophes de la Soule (Béhorleguy, Larrau, Juxue et Arbouet-Sussaute) sont les points d’enquête les plus à l’est. S’y ajoute, encore une fois, la commune de Domezain, la réponse donnée étant “iiákoiotza”. Par contre, le terme “neskenegün” apparaît dans les points d’enquête de Soule qui constituent la quatrième zone.

Au-delà des points d’enquête de Soule, il existe quelques spécificités dans les points d’enquête du Labourd. Les points d’enquête du Labourd se divisent souvent en deux parties. Les points d’enquête proches du Labourd côtier sont lemmatisés ensemble et ceux qui se trouvent davantage à l’est, sont plutôt regroupés avec la Basse-Navarre.


Carte 8. Variantes du mot “caille”
(d’après l’Atlas des variétés locales de la langue basque, Tome I, p. 223)

Comme on peut le voir à partir du concept « caille » (carte 8), les points d’enquête d’Ascain et d’Hendaye sont intégrés dans la partie centrale ; en effet, les mots “galephér” et “galéper” ont été relevés, et cette dernière forme constitue le superlemme qui comprend ces items. Par contre, Zugarramurdi et Luzaide-Valcarlos en Navarre demeurent encore une fois, en dehors de ce superlemme.

Concernant la structure des cartes des points d’enquête en Labourd, l’item « santé » (carte 9) possède quatre superlemmes, dont deux se distinguent : “osasun” eta “osagarri”. Les réponses relevées dans les points d’enquête du Pays Basque Nord sont regroupées sous le superlemme “osagarri”, auquel se joint encore une fois l’exception Luzaide-Valcarlos en Navarre.


Carte 9. Variantes du mot “santé”
(d’après l’Atlas des variétés locales de la langue basque, Tome X, p. 239)

Cependant, le Labourd comprend une aire qui se rapproche des points d’enquête de la Biscaye, du Guipuscoa et de la Navarre, et qui est composée des communes d’Hendaye, Ascain, Sare, Saint-Jean-de-Luz, Saint-Pée-sur-Nivelle, Ahetze et Arcangues.

Enfin, si l’on regarde la carte des points d’enquête du Labourd, il existe un autre exemple qui ressemble au cas de figure précédent : il s’agit du terme « mousse (de lait) » (carte 10).


Carte 10. Variantes du mot “mousse (de lait)”
(d’après l’Atlas des variétés locales de la langue basque, Tome VIII, p. 251)

S’agissant de cet item, les points d’enquête du Labourd se divisent également en deux parties : d’une part, les points d’enquête regroupés sous le superlemme “arra(n)po” ; et d’autre part, ceux correspondant à “haun”, “gahun” et “(h)agun”. Les communes d’Hendaye, Ascain, Saint-Jean-de-Luz, Saint-Pée-sur-Nivelle, Ahetze, Ustaritz et Arcangues entrent dans le premier regroupement.

Ainsi, comme nous venons de le voir, il existe des espaces particuliers à distinguer tant en Labourd qu’en Soule. Les points d’enquête de Basse-Navarre s’unissent aux points d’enquête de l’est du Labourd et sont lemmatisés conjointement. Ceux de l’ouest du Labourd, par contre, lorsqu’ils se distinguent de ceux de l’est du Labourd, s’adjoignent à ceux du nord-est du Guipuscoa.

Il faudrait étudier ce qu’il en est de nos jours, à partir d’enquêtes auprès de personnes âgées pour voir si les divisions des points d’enquête du Pays Basque Nord sont les mêmes que celles relevées dans les enquêtes effectuées il y a maintenant une trentaine d’années, et montrer les différences (s’il y en a).

3. Conclusions

L’objectif de ce travail n’a pas été de tracer les limites des dialectes, et particulièrement celles du Pays Basque Nord, ni même de contrebalancer les propositions de certains spécialistes. Il s’agit là d’un travail difficile et long, que l’on ne peut pas réaliser à partir de quelques cartes. Nous avons voulu montrer la façon dont se répartissent les parlers du Pays Basque Nord sur les cartes de l’Atlas des variétés locales de la langue basque, parce que, d’un item à un autre, il existe des schémas répétitifs: celui qui divise le Labourd, le cas de Zugarramurdi en Navarre qui se rapproche des points d’enquête du Labourd,  celui de Luzaide-Valcarlos qui est intégrée à la Basse-Navarre, et, celui de Domezain en Soule historique qui se rattache à la Basse-Navarre.

Ainsi, il est indispensable de tenir compte des parlers du Pays Basque Nord dans l’Atlas des variétés locales de la langue basque, si l’on veut analyser tous les parlers du basque ou si l’on ne veut pas tourner le dos à certains parlers du basque, parce que la première impulsion pour la création de cet ouvrage vient de là, parce que l’Atlas des variétés locales de la langue basque a pris corps, en grande partie, grâce aux apports de ce territoire.

Amaia Jauregizar
Technicienne de l’Atlas des variétés locales de la langue basque
28-03-2020

Référence :

Académie de la langue basque-Euskaltzaindia, (2010-2019), Euskararen Herri Hizkeren Atlasa [Atlas des variétés locales de la langue basque], Tomes I-X, Bilbao : Académie de la langue basque-Euskaltzaindia.


(1) Le titre en basque est Euskararen Herri Hizkeren Atlasa.

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