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-o pourrait être ramené à un suffixe caractérisant, si on peut l’expliquer par un mot du lexique comme harro au sens propre "véreux" (sur harr “ver”, mais plus employé au figuré "ébouriffé, écervelé" etc.), le nom de loin le plus répandu étant luro sur lur “terre”, souvent romanisé en lure dans la documentation, qui a pu nommer des lieux caractérisés par quelque accumulation terreuse, éboulis etc., par opposition à tant de noms qui nomment au contraire le socle rocheux etc. Ces dérivés sont peu nombreux, mais assez bien répartis: luro est en Labourd à Anglet 1265 lure, à Cambo où c’est l’une des 10 maisons nobles 1505 lure, en Basse-Navarre à Uhart-Cize 1412 luro, à Hosta idem, en Soule lurro à Montory et Çuhare (voir le chapitre III), le même dérivé semblant aussi à la base de “Louhossoa” 1595 louhousana. Quelques noms ont d'autres bases: en Labourd à Itxassou 1249 sabaloa (maison noble) sur zabal “plat”, à Mendionde 1149 garro (maison noble) sur garr- “rocher”, à Saint-Pée 1415 saldo sur zaldu “forêt”; en Cize berrio sur berri “nouvelline” (pour une suffixation différente voir ci-dessus berriotz), 1194 çaro pour Çaro et sa “salle” sur zara “taillis”, à Aïncille 1366 gorombillo (actuellement “Gorombiloa”) sur un composé à finale -bil (voir le chapitre III); en Mixe 1392 malharro sans doute sur malkarr “terrain escarpé” ou malarr “(lieu) abandonné”, en Soule arbeloa (qui est aussi le nom de l’Arbéroue) maison d’Oyhercq sur arbel “pierre noire, ardoise”; en Mixe aussi 1412 apaloceague pour “Aphalotzeaga” à triple suffixe a été ramené au dérivé primitif dans le moderne “Aphaloa” sur aphal “bas”; à Urrugne 1598 horio reste peu intelligible faute d’identifier la base ori- (mauvaise transcription pour orri, orre?) comme dans les navarrais 1268 oricain, 1194 oritz etc. La toponymie basque ibérique a plusieurs noms de même facture sur des bases géographiques courantes comme Arano, Areso, Ondarroa, Elorrio, Garaio etc.
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Zer: Etxeak
Non: Montori, Zühara
Jatorria:
ORP.MAISMED