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-aga et -eta ont la plupart des traits communs: 1° le sens de “lieu de” sans aucune autre précision, notamment de nombre pluriel ou singulier: celui-ci est donné, exclusivement, par le sens du terme suffixé, le “lieu d’église” elizaga ne référant qu’à un édifice toujours unique, comme zubieta “lieu de pont”, ou même un à sens locatif assez vague comme 1598 goiague “lieu de hauteur” à Urrugne, tandis que haritzaga “lieu de chêne(s)” ou harrieta “lieu de pierre(s)” impliquent plus souvent, selon la nature du lieu, une pluralité ou un collectif; 2° la capacité de protéger la voyelle finale du terme suffixé (sauf quand il y a fusion des voyelles identiques: eliza- aga n’est jamais attesté), exactement comme les suffixes dans la déclinaison du déterminé: dans ithurriaga ou ithurrieta “lieu de (la) source” ou harrieta comme ithurri(a), harri(a) “la fontaine, la pierre” etc., par opposition aux composés comme ithursarri, harrondo etc.; 3) l’extension de leur emploi en toponymie de toutes zones dialectales; mais la langue moderne n’use plus de -aga devenu archaïque au moins depuis le XVIe siècle, et il était déjà un peu moins répandu que -eta dans la toponymie médiévale; seul -eta, qui fait -et(t)e ou plus rarement -et dans les formes romanisées qui ont été souvent conservées par les noms officiels français (Espelette, Hélette, Sunharette, Anglet etc.) apparaît précédé d’une occlusive de liaison (voir ci-dessus) presque toujours après sifflante sous la forme -(k)eta dans 1264 sarasqueta (et par comparaison avec -aga romanisé 1385 saratsague etc.), 1307 hausquette, 1598 amesquette etc.
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Zer: Etxe-izena
Non: Euskal Herria
Jatorria:
ORP.MAISMED