Jakes Sarraillet
L’auteur de cet article s’est attaché à donner une vision assez exhaustive de l’existence et de l’importance grandissante du basque unifié au Pays Basque Nord, en se basant sur son expérience personnelle à la fois comme observateur, citoyen et acteur de ce territoire.
La proposition d’une langue basque unifiée par l’Académie de la langue basque à la fin des années soixante avait à son sens un double objectif : donner un nouveau souffle à une langue en danger de disparition en mettant à la disposition des habitants de ce pays un modèle linguistique commun. L’auteur raconte comment, jusque dans les campagnes les plus reculées, ceci donna rapidement lieu à des débats passionnés et souvent défavorables à cette « nouveauté ». Il est vrai que la situation sociale et politique était en train d’évoluer fortement des deux côtés de la frontière.
L’auteur de l’article évoque par la suite quels furent ses premiers contacts avec la langue unifiée par le biais du collège. Une langue unifiée dont les bases avaient été posées bien sûr, mais le travail restant à mener était encore colossal. Il aborde ce que sont, à son sens, les caractéristiques de cette langue en Pays Basque Nord, essentiellement d’ordre lexical, par rapport à celle utilisée en Pays Basque Sud, la syntaxe et la morphologie restant à peu près communes ; n’oublions pas qu’il n’y pas des langues basques mais bien une langue fortement diversifiée, à tel point qu’à la fin du XX° siècle l’intercompréhension des bascophones était devenue problématique, la mettant en péril de disparaître. Les dialectes existent toujours et doivent continuer à exister car ils sont une part de la richesse et un élément important de l’affectivité que la population a vis-à-vis de sa langue. Mais la langue unifiée permet au souletin qu’est l’auteur de l’article de communiquer avec tous les bascophones de l’ensemble du Pays Basque.
L’auteur donne enfin sa vision de la place et de la dynamique dont bénéficie la langue unifiée dans l’enseignement, les média, l’administration, l’économie et la vie sociale du Pays Basque Nord en ne manquant pas de souligner ce qui peut et doit être amélioré et d’égratigner les dévoiements engendrés par l’utilisation folklorique de la langue basque.
Il termine sur une vision positive du chemin parcouru depuis cinquante ans et ses espoirs fondés sur la fin du repli sur soi et les jeunes générations totalement décomplexées vis-à-vis de cette langue. La route est encore longue pour parvenir à une société véritablement bilingue mais elle est tracée et les Basques s’y sont résolument engagés.
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