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otso “loup” a au contraire une telle extension qu’il faut supposer que la toponymie basque, en général très concrètement réaliste aussi bien pour les noms géographiques que pour les autres, a versé ici dans une sorte de “mythe” du loup qui pourrait être comparé à la présence de ce prédateur dans les blasons (celui des deux Aguerre de Bustince et de Hélette, Garra, Alçate, Otsobi d’Asme, salle de Camou, de Çaro, Garro etc.); le nom le plus répandu est otsobi “tanière de loup”, en Basse-Navarre à Ibarre 1350 ochovi, à Asme idem (maison noble), à Irissarry 1412 otssoby, forme dont se rapprochent le nom souletin oxaybie à Aroue et à Villeneuve de Tardets (que le scribe a peut-être réinterprété en donnant le sens de “gué des loups”), celui d’Urrugne 1598 otsabiague (“lieu de la tanière” ou “du nid de loups” proche aussi du nom de la ville navarraise d’Ochagabia: habi pour “nid” est documenté dans le lexique médiéval, mais la confusion des deux mots hobi/habi est possible), et à Arancou 1305 osolle (de *otsola “cabane des loups”) où est aussi occabacue, otchauacuhe dont le second élément serait assez bizarrement baku “marché” en basque classique (voir plus loin les noms des édifices); autres composés à Baïgorry (quartier Saint-Etienne) 1350 oxoalde, Ossès quartier Exave 1366 otssamendy (écrit en 1350 avec prothèse d’occlusive gossamendj), Arbératz en Mixe 1350 ocharrayn (voir aussi ci-dessus les noms des “plantes du loup”), Aroue en Soule oxare pour otsarte que justifie la forme actuelle “Oxart”; quelques noms labourdins sont moins clairs, peut-être en raison de graphies maladroites: à Bassussarry 1249 ossadges > 1266 ossadge, Biarritz 1170 hotsotz, Espelette 1249 uxainda; à Guiche 1340 otchoette forme romanisée de *otsoeta “lieu de loups” qui n’a plus été compris en territoire romanisé et a fait le moderne “Etchuette”
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Que: Etxea
Où: Urruña
Origine:
ORP.MAISMED