Euskaltzaindiaren adierazpenak (1976-2022)

LE NOM EUSKAL HERRIA


Testuaren ezaugarriak:
  • Arloa: Onomastika
  • Gaia: Euskal Herria izena
  • Testu-mota: Adierazpena eta araua
  • Testu-emailea: Euskaltzaindiaren Osoko bilkura
  • Testu-jasotzailea: Orokorra
  • Data: 2004-VII-23
  • Hizkuntza: fr
34.c
LE NOM EUSKAL HERRIA

Le nom Euskal Herria, ‘le Pays Basque’, en langue basque, est utilisé depuis des siècles pour désigner un territoire qui possède des spécificités culturelles amplement reconnues et il est employé par delà les frontières politico-administratives ou les différences historiques.

Ce terme est né de l’association des mots euskara, ‘langue basque’ + herri, ‘pays’ soit euskararen herria ‘le pays de la langue basque’. La forme modifiée du nom euskara en euskal est courante dans les mots composés. Par exemple aizkora, ‘hache’, donne aizkolapustu, ‘compétition de bûcherons’ ; gari, ‘blé’, donne galburu, ‘épi de blé’, etc.

Dans les textes, le terme apparaît souvent sans majuscules et au pluriel. Dans les deux cas, le sens premier est parfaitement clair : euskal herria(k), c’est-à-dire ‘le/les territoire(s) de la langue basque’.

Le premier témoignage publié que nous possédions de cet emploi générique du mot Euskal Herria est apporté par l’œuvre de Joanes Leizarraga. Ce pasteur protestant de la province de Labourd, traducteur en basque du Nouveau Testament imprimé à La Rochelle en 1571 ainsi que de quelques autres textes, écrit à propos de la difficulté de trouver une forme de langue aisément compréhensible par tous ses lecteurs :

“… bat bederac daqui heuscal herrian quasi etche batetic bercera-ere minçatzeco manerán cer differentiá eta diuersitatea den”.[87]

(“… chacun sait combien au pays basque, quasiment d’une maison à l’autre, il existe une [grande] différence et diversité dans la manière de parler”).

Leizarraga utilise deux fois ce même nom, avec un trait d’union, dans le livret intitulé ABC edo christinoen instructionea… (“ABC ou l’instruction des chrétiens…”), paru la même année. Le titre de la préface est le suivant :

“Heuscal-herrian gaztetassunaren iracasteco carguä dutenér eta goitico guciér, I. Leiçarraga Berascoizcoac Iaincoaren gratia desiratzen”.

(“À tous ceux qui ont la charge d’enseigner à la jeunesse au pays basque et à tous ceux plus haut placés, I. Leiçarraga de Briscous souhaite la grâce de Dieu”).

Dans le texte proprement dit on peut lire aussi :

“Eta minçatzeco maneraz den beçembatean, Heuscal-herrian religionearen exercitioa den lekuco gendetara consideratione guehiago vkan dut, ecen ez bercetara”.[88]

(“Et en ce qui concerne la manière de parler, j’ai eu plus de considération pour les gens du pays qui ont eu à exercer la religion en Pays basque que pour les autres”).

Durant le même siècle ou au début du 17ème siècle, on trouve d’autres témoignages, dont celui de Joan Perez de Lazarraga, écrivain de la province d’Alava. Dans ses manuscrits, le mot eusquel erria apparaît à trois reprises :

“beti çagie laudatu
çegaiti doçun eusquel erria
aynbat bentajaz dotadu”. (18 fo)

(“vous louent toujours
car vous avez doté le pays basque
de moult avantages”).

“çegayti eusquel errian dira
ederr guztioc dotadu”. (18 fo, vo)

(“car c’est au pays basque
que toutes les beautés ont été dotées”).

“çeñetan ditut eçautu
eusquel erriau oy nola eben
erregue batec pobladu”. (18 fo, vo)

(“où j’ai appris
comment un roi
peupla ce pays basque”).

L’auteur navarrais Pedro Axular emploie également ce nom dans son œuvre d’ascétique Gero, parue en 1643. Dans l’adresse au lecteur, alors qu’il aborde la manière d’écrire de Leizarraga cité ci-dessus, il écrit :

“Badaquit halaber ecin heda naitequeyela euscarazco minçatce molde guztietara. Ceren anhitz moldez eta differentqui minçatcen baitira euscal herrian, Naffarroa garayan, Naffarroa beherean, Çuberoan, Lappurdin, Bizcayan, Guipuzcoan, Alaba-herrian eta bertce anhitz leccutan”.[89]

(“Je sais aussi que je ne saurais m’exprimer dans toutes les sortes de parler basque. Car on parle de bien des façons et différemment au pays basque, en haute Navarre, en basse Navarre, en Soule, au Labourd, en Biscaye, au Guipúzcoa, dans la province d’Alava et en bien d’autres lieux”).

Jean de Tartas use pareillement de ce nom dans son ouvrage Onsa hilceco bidia (1666), (“Le chemin pour bien mourir”). Voici ce qu’il écrit :

“Ibilico da buria gora euscal herri orotan.”[90]

(“Il marchera la tête haute dans tous les pays basques”).

Manuel Larramendi, du Guipúzcoa, écrit ceci dans son dictionnaire publié en 1745 :

“Al Bascongado generalmente llamamos, Euscalduna, y a todo los paises en que se habla el Bascuence, Euscalerria. Ni con estos nombres se expressa mas un Dialecto que otro, ni una Provincia mas que otra, sino generalmente nuestra Lengua, y los paises en que se habla”.[91]

(“Nous appelons généralement le Basque du nom d’Euscalduna, et à tous les pays dans lesquels on parle le Basque, Euscalerria. Par ces mots on ne fait pas entendre un Dialecte plutôt qu’un autre, ni une Province en particulier mais très généralement notre Langue et les pays où on la parle”).

Dans ces exemples, le terme est généralement en caractères minuscules. On pourrait donner bien d’autres exemples de cet usage. Dans le manuscrit Gutunliburua de Jose Paulo Ulibarri (1775-1847), on relève dans deux lettres au moins datées de 1823:

“… etorri cen euscal errira”.[92]

(“… il était venu au pays basque”).

Et l’auteur emploie ce terme au pluriel à deux ou trois reprises :

“… egun zariyetan sermoyac euskal erriyen eta uritan”.[93]

(“… les jours de fêtes, les sermons au pays basque et dans les villes”).

D’autres témoignages existent du 19ème siècle. On trouve à plusieurs reprises le mot Euskal Herria (avec des graphies diverses), pour désigner les sept provinces, par exemple, dans l’ouvrage de Laphitz Bi saindu hescualdunen bizia (“La vie de deux saints basques”). Il écrivait à propos de Saint Ignace de Loyola :

“oinez abiatu zen Hescual herrirat”.[94]

(“il se mit en route à pied vers le Pays basque”).

Dans le même fil, les sept provinces basques apparaissent dans les poèmes “Gauden gu eskualdun” (1893) et dans le poème “Eskualdunak” chanté pour la première fois lors des fêtes basques célébrées à Saint-Jean-de-Luz, de Gratien Adéma “Zaldubi” (1828-1907), prêtre labourdin. Voici par exemple cet extrait du second texte :

“Lapurdi, Nabarre ‘ta Zubero,
Eskualherriak Frantzian;
Bizkai, Gipuzko, Alaba, Nabarro,
berdin dire Espainian”.[95]

(“Labourd, Basse-Navarre et Soule,
Pays basques en France ;
Biscaye, Guipúzcoa, Alava, Navarre,
sont leurs pareils en Espagne”).

De plus, au fil du temps, le nom Euskal Herria s’est également répandu, tel quel, dans des textes en basque, mais également en castillan et en français. Certaines associations et revues ont porté ce nom que ce soit d’un côté ou de l’autre de la frontière des deux états. En voici quelques exemples : l’association Sociedad Euskalerria, fondée dans le dernier tiers du XIXe siècle à Bilbao par Fidel de Sagarminaga qui fut “député général” de la Seigneurie de Biscaye ; la revue Euskal-Erria, fondée à Saint-Sébastien par Jose Manterola, en 1880. De la même façon, on pourrait citer, en Amérique cette fois : l’hebdomadaire de Los Angeles Californiako Eskual Herria, 1893-1898 (“Le Pays Basque de Californie”) ; celui de Buenos Aires La Platako Eskual Herria (“Le Pays Basque de La Plata”), paru en 1898, ou Eskual Herria, autre hebdomadaire fondé à Bayonne en 1898. Cet usage n’a pas disparu ensuite. Parmi d’autres, Philippe Veyrin emploie à de nombreuses reprises le mot Eskual-Herri, dans son célèbre ouvrage Les Basques.[96]

Le corpus des chants basques comporte également d’innombrables mentions du mot Euskal Herria. On peut citer le chant populaire traditionnel de Saint Michel d’Aralar, qui a pour refrain :

“Miguel, Miguel, Miguel guria,
Zaizu, zaizu Euskal Herria”.

(“Michel, Michel, notre Michel,
Protège, protège le Pays Basque”).

Le capucin navarrais Juan de Bera écrivit les deux premières pages d’un sermon prononcé en partie en basque en 1834, le reste étant en castillan. Voici ce qu’il écrit lorsqu’il évoque Saint François-Xavier :

“Jayo cela gure Españian, vskal Errian, Nafarruan”.[97]

(“Il était né dans notre Espagne, au Pays basque, en Navarre”).

Par ailleurs, le mot Euskal Herria a été abondamment employé dans tous les domaines de l’idéologie et de la pensée. En voici quelques exemples, choisis parmi bien d’autres :

Le républicain Salvador Castilla Alzugaray (Pampelune 1819 — Saint-Sébastien 1884), dans un discours prononcé le 15 juillet 1878, à Pampelune, lors d’une assemblée de l’Asociación Euskara de Navarra, demandait aux personnes présentes de continuer à aimer Euskal-Erria.[98]

Le romancier traditionaliste Francisco Navarro Villoslada (1818-1895), fils de Viana, écrivait ceci dans “De la préhistoire dans les Provinces Basques” (1877) :

“… pero ellos no se dan a sí propios ese apelativo, ni el de vascongados, ni otro más que el de escualdunas bajo cuya denominación comprenden a todo el que habla la lengua euscara, sea español o francés, llamando asimismo escualherria, literalmente tierra de escualdunas, a todas las provincias que hablan la lengua euscara y pueblan ambas vertientes de los Pirineos occidentales: navarros, guipuzcoanos, alaveses y vizcaínos, españoles; suletinos y laburdinos, franceses”.[99]

(“… mais ils ne se donnent pas ce nom à eux-mêmes, ni celui de vascongados, ni aucun autre qui ne soit celui d’escualdunas sous la dénomination de laquelle ils comprennent quiconque parle la langue escuara, qu’il soit espagnol ou français, nommant de la même façon escualherria, littéralement terre d’escualdunas, toutes les provinces qui parlent la langue escuara et peuplent les deux versants des Pyrénées occidentales : Navarrais, Guipúzcoans, Alavais, Biscayens, Espagnols ; Souletins et Labourdins, Français”).

On peut aussi trouver le terme en question en minuscules dans le dictionnaire d’Azkue (1905-1906). Si l’auteur présente les entrées du dictionnaire avec une majuscule à l’initiale, la seconde occurrence est en minuscule :

Eskualerri (B-l), eskualherri (L), país vasco, pays basque”.[100]

Les équivalents en castillan et en français sont également en minuscules dans cet exemple. C’est un usage qui a été très répandu.

Le chef carliste biscayen Román Zubiaga, alors qu’il visitait le bâtiment des Juntes de Guernica avec Santiago Palacios, à l’époque cadet de l’armée, s’adressa à ce dernier en ces termes :

“… las tribus más celosas de su independencia refugiáronse en las montañas de aquende y allende el Pirineo, constituyendo la Euskalerria, es decir, el país de euscaldunac, de los que hablan el idioma éuskaro…”.[101]

(“… les tribus les plus jalouses de leur indépendance se réfugièrent dans les montagnes en-deçà et au-delà des Pyrénées et constituèrent l’Euskalerria, c’est-à-dire, le pays des euscaldunac, de ceux qui parlent l’idiome euskarien…”).

L’écrivaine carliste de Pampelune, Dolores Baleztena (1895-1989), emploie souvent le nom Euskalerria, par exemple lorsqu’elle traite de la civilisation basque :

“… la figura del bersolari, ese admirable bardo de la Euskalerría genuinamente popular, que con asombrosa agilidad de imaginación y habilidad en versificar, riñe torneos de ingenio discurriendo por los temas más dispares […] Dignos discípulos del inmortal Iparraguirre, también voluntario de Carlos V, que con su voz arrebatadora, subyugaba auditorios de naciones extranjeras, cantando a la amacho maitia, al blanco querube de Euskalerría, a España, “lur oberikan ez da Europa Guziyan”, la tierra mejor cual no hay otra en Europa…”.[102]

(“… la figure du bertsolari, cet admirable barde d’Euskalerria, authentiquement populaire qui, avec une agilité d’imagination et une habileté de versification stupéfiante, dispute des tournois d’ingéniosité et qui parcourt les thèmes les plus divers. […] Dignes disciples de l’immortel Iparragirre, lui aussi volontaire de Carlos V, qui, de sa voix enchanteresse, subjuguait des auditoires de nations étrangères, en chantant l’amacho maitia, le blanc chérubin d’Euskalerria, l’Espagne, “lur oberikan ez da Europa Guziyan”, il n’existe pas de plus belle terre dans toute l’Europe…”).

Le 17 mai 1921, dans le journal El Pensamiento Navarro, Jesús Etayo écrivit un article intitulé “Au quatrième centenaire de la blessure d’Iñigo de Loyola”. On peut y lire :

“… como vascos, porque, a pesar de la gran desviación histórica padecida por nuestra raza, Ignacio era vasco y todos los vascos somos participantes de las glorias de Euskalerria…”.[103]

(“… comme Basques, car en dépit du grand revers historique qu’a souffert notre race, Ignace était basque et, en tant que Basques, nous participons tous des gloires d’Euskalerria…”).

De la même manière, il conviendrait aussi de citer le chant d’Oriamendi, l’hymne des carlistes :

“Gora Espainia eta Euskal Herria!
Ta bidezko errege.
Maite degu Euskal Herria,
Maite bere fuero zaharrak”.

(“Vive l’Espagne et le Pays Basque !
Et le roi légitime.
Nous aimons le Pays Basque,
Nous aimons ses vieilles lois”).

On trouve également un reflet de cet emploi traditionnel dans le Vocabulario navarro (1952) de José María Iribarren :

Euskalerría: Nombre que dan al País Vasco; es decir, a Vizcaya, Guipúzcoa, Alava y Navarra en España, y Laburdi, Benabarre y Zuberoa en el país vasco-francés”.[104]

(“Euskalerría : Nom que l’on donne au Pays Basque ; c’est-à-dire à la Biscaye, au Guipúzcoa, à l’Alava et à la Navarre en Espagne, et au Labourd, à la Basse-Navarre et à la Soule au Pays Basque français”).

Le concept que nous examinons a été traduit de diverses façons en castillan et en basque : Vasconia, País Vasco, País Vasco-Navarro, Vasconie, Pays Basque. Il est à souligner que le terme País Vasco est un écho du français Pays Basque et qu’il s’est répandu au XIXe siècle. Auparavant, en français, on n’employait que la forme du substantif Basque ; par exemple, sur la célèbre carte de Jean-Baptiste Noli (Paris 1704), on peut voir la Mer de Basque, et, au-dessous, l’équivalent latin, Tarbellicus sinus.

Outre les termes cités, il en existe un autre, qui dénote une origine plus livresque : Euskaria, d’où viennent les adjectifs euskaro et euskarien. Ces trois mots viennent bien sûr d’euskara, le nom de la langue. Rappelons, entre autres, l’Asociación Euskara de Navarra, fondée en 1877, et la revue qu’elle créa l’année suivante, qui avait pour titre Revista Euskara.

Peu avant la fin du XIXe siècle, Sabino Arana-Goiri (1865-1903), considérant que le nom Euskal Herria n’était pas adéquat pour exprimer le concept du pays dans sa dimension politique, créa le nom Euskadi. Pour cela, il s’inspira du mot Euskaria, que nous avons mentionné ci-dessus, et lui ajouta le suffixe locatif —di. Ce mot —que son créateur écrivit tout d’abord avec un s (Euskadi), lui préférant ensuite un z (Euzkadi)— a connu une extraordinaire prospérité. Toutefois, dès sa création, beaucoup, parmi lesquels Arturo Campión, le polygraphe et historien de Pampelune, exprimèrent leur désaccord avec ce néologisme. Il écrivit des articles acerbes à ce propos, dont un en particulier intitulé “Au sujet du nouveau baptême du Pays Basque”[105]. Cette tentative de remplacer pour des motifs politiques le nom Euskal Herria donna lieu à des incidents fameux, comme la protestation de la part de certains auditeurs, en 1918, lors du premier congrès de la Société d’Études Basques à Oñate, contre un discours de Resurrección Ma Azkue, qui allait être président de l’Académie basque à partir de l’année suivante jusqu’à sa mort en 1951.

Au fil des années, le nom Euskal Herria a poursuivi son existence, conservant son sens neutre, en dépit de la concurrence du nom Euskadi. Il serait inutile de multiplier davantage les exemples. Rappelons simplement l’article “Vasconia” qu’écrivit pour l’encyclopédie Espasa, en 1929, Bonifacio Etxegarai, secrétaire du Tribunal Suprême et académicien titulaire ; le projet intitulé Proyecto de Estatuto Vasco-Navarro (1932), qui employait le mot basque Euskalerria comme équivalent du castillan País Vasco-Navarro ; ou l’émission de la Télévision publique espagnole, Euskal Herria, qui fut diffusée à l’époque des premiers pas vers la démocratie en Espagne (1976-1977).

Soulignons le texte ambivalent de l’article 1er du Statut d’Autonomie du Pays Basque (1979) qui déclare : “Le pays basque [Euskal Herria] […] est institué en Communauté Autonome au sein de l’État Espagnol. Son nom sera Euskadi ou Euskal Herria […]”.[106]

À l’époque du “Conseil Général Basque” (Eusko Kontseilu Nagusia), l’Académie basque, à l’occasion de sa réunion qui eut lieu à son antenne de Bayonne le 26 janvier 1979, décida d’adresser une lettre au président du gouvernement basque ; elle fut publiée dans Euskera, la revue de l’Académie, sous le titre “Euskal Herri hitza ez baztertzeaz”, “Contre l’exclusion du terme Euskal Herri”.[107]

Par ailleurs, des penseurs influents, tels que l’essayiste Miguel de Azaola, montrèrent clairement leur désaccord avec le texte de cet article du Statut d’autonomie cité plus haut, ainsi que leur opposition —de façon publique ou officieuse— au projet qui préconisait d’éviter ce mot.

L’Académie de la langue basque, indépendamment de toute croyance ou idéologie, et répondant à l’une des missions définies dans le Décret Royal 573/1976 du 26 février, dans lequel il est confié à l’Académie de veiller à la langue, tient pour nécessaire de confirmer l’adéquation du sens et l’exactitude du terme Euskal Herria. Ce nom appartient à tous et, par conséquent, ne saurait être utilisé à des fins partisanes, même si cela a pu être, ou peut encore aujourd’hui être le cas. Cela, bien entendu, sans préjudice envers les noms particuliers et la dénomination politico-administrative de chaque territoire.

A la lumière de ce qui précède, l’Académie confirme l’adéquation du sens, la correction et l’exactitude du terme Euskal Herria pour désigner les sept provinces ou l’ensemble des provinces du Pays Basque, et précise que ce nom Euskal Herria n’est pas celui d’une entité politico-administrative concrète. Par la même occasion, Euskaltzaindia tient à rappeler qu’il convient de respecter une tradition longue de plusieurs siècles et que personne n’a le droit de rompre ou modifier à sa guise cette tradition.


Règle

En conséquence, le 18 juillet 2003, l’Académie de la langue basque, se fondant sur la déclaration approuvée à Donostia/Saint-Sébastien, publie la règle suivante :

  1. Le nom Euskal Herria doit être celui qui désigne, dans leur ensemble, les provinces d’Alava, de Biscaye, du Guipúzcoa, du Labourd, de la Navarre (Haute et Basse) et de la Soule.
  2. En ce qui concerne l’orthographe, Euskal Herria s’écrira en deux mots, chacun des deux mots portant une capitale à l’initiale.
  3. Il convient de rappeler que le -a final est un article. En conséquence, et en fonction des cas de déclinaison, on utilisera: Euskal Herria, Euskal Herrian, Euskal Herriaren… mais Euskal Herriko, Euskal Herritik, Euskal Herrira. Les formes suivantes ne sont donc pas correctes : *Euskal Herriako, *Euskal Herriatik, *Euskal Herrin ou *Euskal Herriren.

De la même façon, Euskal Herria perd son -a final, lorsque le terme est suivi d’un autre déterminant ou d’un adjectif. Par exemple : Euskal Herri maitea, Euskal Herri osoan, gure Euskal Herri hau, zein Euskal Herri litzateke?… Les formes suivantes ne sont donc pas correctes : *Euskal Herria maitea, *Euskal Herria osoan. *gure Euskal Herria hau et *zein Euskal Herria litzateke?

Approuvé par l’Académie de la langue basque, Euskaltzaindia, à Abadiño, le 23 juillet 2004.

(Euskaltzaindiaren webgunean)

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